La coopération internationale solidaire est plus pertinente que jamais dans la conjoncture mondiale. Le modèle de développement ultralibéral a favorisé une concentration extrême de la richesse qui n’est pas viable socialement ainsi qu’une crise écologique qui menace le futur de l’humanité. Quant aux politiques canadiennes d’aide internationale, elles sont désormais empreintes des intérêts des grandes entreprises. La situation des organismes de coopération internationale au Québec est révélatrice de la crise qui frappe la coopé­ration ­solidaire au Nord : baisse de financement, climat organisationnel ­difficile, réputation du Canada à l’étranger en chute libre… Pourtant, au Sud, des organisations de la société civile sont la démonstration vivante qu’il est possible d’assurer la vitalité d’une coopération visant la solidarité entre les peuples et la création d’un monde plus juste, plus équitable et plus respectueux de la nature. Ce modèle ne demande qu’à être compris, systématisé et dynamisé au sein d’alliances et de mouvements de ­transformation sociale.

Ces constats, Paul Cliche les fait à la suite de questionnements, de découvertes et de frustrations issus de la pratique du développement. Son livre combine une théorisation de la pratique complétée par des données empiriques et des analyses théoriques provenant de différentes sources, de même que par une étude exploratoire effectuée auprès de 54 organismes de coopération internationale du Québec. Il s’adresse à la fois aux praticiens et aux militants de la coopération et du développement international ainsi qu’aux étudiants et aux chercheurs désireux d’approfondir des questions liées à ce domaine. Pour les uns, qui ont déjà une riche pratique, ce sera une occasion d’approfondir la réflexion théorique sur le sens de leurs expériences et sur le contexte dans lequel elles s’inscrivent. Pour les autres, qui possèdent déjà une solide base théorique, ce sera l’occasion d’élargir l’horizon vers des pratiques et des expériences diverses qui sont porteuses de sens.