Le Gerse, en privilégiant l’espace par rapport à l’histoire, s’inscrit de plain-pied dans le projet d’une science non moderne et nous invite à sortir des approches traditionnelles des études cinématographiques trop liées à la temporalité – où les catégories de moderne et de postmoderne font encore largement autorité. Aussi, n’est-ce peut-être pas tout à fait un hasard si le Gerse a choisi de publier ses travaux l’année du centième anniversaire du cinéma, c’est-à-dire à un moment où le septième art, en quête d’identité, semble se définir uniquement par une succession d’œuvres et de styles. Ce premier numéro des Cahiers du Gerse nous rappelle qu’il y a également un siècle Nietzsche lançait son anathème : « Supprimez vos vénérations ».