Traditionnellement, et à des degrés divers selon les sociétés, la charge de l’intervention rituelle revenait à certaines institutions claire­ment identifiées : l’Église, l’État, la famille. Au cours des dernières décennies, cependant, les pratiques sociales et culturelles se sont clairement transformées : une pluralisation, une individuali­sation, voire une atomisation des rituels, des agents qui les gèrent et des formes de ces interventions se sont produites.

Peu d’auteurs se sont penchés sur ces nouveaux rites et symboles, qu’ils soient profanes ou religieux, sauvages ou domestiqués, institués ou instituants. Qui sont aujourd’hui les manipulateurs de symboles ? Qui ritualise les passages de la vie, les moments forts des groupes et des individus ? Quels sont leurs objectifs, leur formation, leurs clientèles ? À l’aide de quels symboles opèrent-ils ? À quels mythes ces symboles ­renvoient-ils ?

Cet ouvrage s’attaque à ces questions en dressant un portrait des formes contemporaines d’intervention rituelle à la fois théorique et pratique. Un état critique de la théorisation du rite et du rituel précède l’observation des pratiques rituelles autour des grands passages de la vie (enfance, adolescence, âge adulte, maladie, mort) et des différentes dimensions de la vie sociale (organisation, institution, vivre-ensemble) en Europe, en Amérique du Nord et en Afrique.