« Je suis l’exemple de la réussite de quelqu’un qui n’avait pas ce qu’il faut. » C’est en ces termes que Cora Tsouflidou, une entrepreneure de la trempe d’Alphonse Desjardins, de Pierre Péladeau ou de Jean Coutu, résume son parcours de femme d’affaires. Sa chance, si chance il y a, elle l’a fabriquée elle-même, à coup de courage, en dépit d’un mauvais départ dans la vie et d’embûches innombrables.

Née à Caplan en Gaspésie, dans une famille d’origine belge plutôt modeste, cette jeune fille aux grandes ambitions voit ses rêves se briser un à un. À 40 ans, elle se retrouve sans le sou et seule responsable de trois enfants, après avoir quitté un mari aux humeurs « imprévisibles ». Avec l’aide de son père, elle achète un petit restaurant de quartier où elle s’active aux fourneaux, dessine les menus et sert sa clientèle de plus en plus nombreuse. Grâce à des économies durement amassées, elle ouvre un autre restaurant, puis un autre, puis un autre… pour parvenir à la tête d’un réseau de franchises Cora Déjeuners qui compte aujourd’hui plus de 130 établissements partout au Canada.

Sa biographie est la preuve qu’il n’est jamais trop difficile ni trop tard pour qu’un être humain décide de réécrire sa propre histoire en canalisant ses forces et ses faiblesses de façon constructive et innovatrice. Elle constitue une leçon autant sur la persévérance que sur la créativité, autant sur la rigueur que sur la fantaisie, et même, disons-le, autant sur la stratégie d’affaires que sur la récupération éclatante d’illusions et d’amours perdues.