On a trop longtemps perçu le dynamisme régional endogène comme le résultat de l'action de quelques entrepreneurs. Mais alors, comment expliquer qu'ailleurs, parfois tout à côté et avec les mêmes origines socioéconomiques, on ne retrouve que des entreprises de services traditionnels ?

La simple analyse de cas isolés ne peut fournir de réponses satisfaisantes. Tout en tenant compte de la durée et de l'environnement économique national et mondial, il faut aussi considérer l'entrepreneuriat comme un comportement éminemment collectif, porté par un milieu territorial stimulant. En générant du capital social offrant toutes sortes de ressources, financières, humaines ou matérielles, ce milieu assure une meilleure disponibilité des ressources et multiplie les idées d'affaires et donc les entreprises. De plus, il soutient des réseaux informationnels qui stimulent l'apprentissage collectif à la source du savoir, favorisant ainsi l'innovation et permettant de distinguer les entreprises et la région dans la nouvelle économie de la connaissance et la mondialisation des marchés.

Pour appréhender l'entrepreneuriat, nous ne devons pas nous limiter à la simple observation de quelques entreprises, mais élargir l'analyse comme le font Holmes, Maigret ou Guillaume de Baskerville dans la littérature policière qui prennent en compte le problème des inégalités, le degré de permissivité et les conditions de déliquescence sociale. Il nous faut ainsi remonter aux diverses complicités entre les acteurs socioéconomiques et analyser les conventions et la culture entrepreneuriale à la base du dynamisme régional.