Un discours dominant et institutionnalisé sur la maternité est véhiculé dans notre société. S’inspirant d’une vision idéalisée de l’expérience de femmes blanches, hétérosexuelles et de classe moyenne, il contribue à la régulation des femmes et de leur maternité. Les normes et les règles auxquelles ces dernières doivent obéir pour être perçues comme de « bonnes » mères sont en effet multiples. Les attentes sont élevées, irréalistes, parfois contradictoires.

Les auteurs de cet ouvrage résistent à ce discours et le remettent en question en présentant l’expérience de la maternité sous ses multiples visages, même celui des femmes qui choisissent de ne pas avoir d’enfants. Ils exposent par ailleurs la réalité des mères selon différents contextes sociaux, y compris les contextes d’itinérance, de toxicomanie, de violence et de pauvreté, et mettent en évidence les tensions entre cette réalité et la vision idéalisée qui prévaut. À cet effet, certains textes donnent la parole aux femmes elles-mêmes, d’autres à des intervenants – des femmes la plupart du temps – qui travaillent auprès d’elles.

En plus de faire le point sur les connaissances théoriques et empiriques sur la maternité, ce livre fait état des enjeux liés au développement et à la mise en œuvre des politiques sociales et des pratiques en milieu institutionnel ou communautaire. Pour conclure, un certain nombre de principes qui devraient être intégrés dans l’intervention auprès des femmes sont dégagés, afin d’amener les intervenants à agir en dehors de l’image de la « bonne » et de la « mauvaise » mère.