Au milieu des années 1950, dans la municipalité rurale de Saint-Léonard-de-Port-Joli, la Coopérative d'habitation de Montréal construit plus de 650 maisons unifamiliales pour ses membres. À travers elle, les syndicats nationaux, l'Action catholique et le secteur coopératif travaillent au même but : procurer à chaque famille sa maison. Ce projet « alternatif » de société urbaine pour les salariés canadiens-français illustre l'atmosphère sociopolitique du Québec entre la Grande Dépression et la Révolution tranquille. Au cours de cet épisode marquant du développement urbain de Montréal se concrétise l'essoufflement du corporatisme social cher à certains milieux nationalistes canadiens-français devant la modernisation de l'appareil étatique. Parallèlement, des formes laïcisées d'action communautaire, annonçant l'animation sociale des années 1960, commencent à surgir.
L'auteur a rencontré des artisans de la Coopérative d'habitation de Montréal et constitué une vaste documentation. Il situe, raconte et analyse une période encore vivante qui intéressera, à divers titres, les témoins de l'époque, les historiens, les intervenants sociaux et le grand public.