Géopolitique des conflits de voisinage
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Résumé
Dans la littérature européenne, la marche est perçue comme un préalable à la frontière linéaire, une étape historique du processus de construction nationale-territoriale qui aboutit in fine à l’émergence de l’État-nation. Les territoires concernés sont affectés d’un statut et de fonctions propres à leur position géographique, tout à côté d’un voisin perçu au minimum comme hostile. Généralisée par l’empire carolingien, la marche fut largement utilisée par la couronne anglaise, d’abord dans les îles britanniques puis sur les terres conquises au cours de son expansion territoriale.
Les États actuels d’Asie du Sud ont hérité de ces dispositifs et entrepris de les intégrer à leur territoire national. Mais la disparition des marches a suscité depuis la décolonisation des tensions, voire dans certains cas des conflits de frontière, qui sont toujours actifs après plus de soixante ans d’indépendance. C’est le cas entre l’Inde et la Chine, mais c’est aussi valable, quoique à des degrés moindres, pour l’ensemble des frontières traversant les Himalayas.
Mettant en scène les dissymétries de la marche himalayenne dans ses contextes géographique et historique, et dans sa dynamique actuelle, l’auteur s’attache à définir les constituantes physiques et humaines de cette barrière montagneuse. Il s’interroge sur la légitimité des revendications territoriales ou frontalières et esquisse une typologie des marches observables dans les Himalayas.
2011, 376 pages, D2703, ISBN 978-2-7605-2703-4
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