Avec des articles de Daniel Arsenault, Joë Bouchard, Rachel Bouvet, Amilcare Cassanello, Daniel Chartier, Isabelle Décarie, Caroline Desbiens, Louis-Jacques Dorais, Danielle Dumontet, Gérard Fabre, Alain Grenier, Kaarina Kailo, Gilles Lapointe, Svante Lindberg, Carmen Mata Barreiro, Ásdís R. Magnúsdóttir, Jean-Marc Moura, Mathilde Roussat, Danielle Schaub, Katri Suhonen et Maria Walecka-Garbalinska.

«L’imaginaire du Nord» est ici envisagé comme un objet culturel construit par des siècles de discours. Ainsi observé, le « Nord » peut être un territoire — celui des Inuits, des écrivains, des essayistes — miroir du désert ocre; il se révèle par le regard du voyageur, de l’explorateur d’un monde posé comme nouveau, objet de savoir ou terrain ludique du tourisme. En surgissent des images, que les peintres et photographes relaient vers le Sud en posant des corrélations esthétiques qui finissent par détacher le Nord du réel pour le livrer au monde de l’abstraction. Les regards croisés que l’on porte sur lui en multiplient les perspectives : ambivalent, comparé, le regard étranger donne à voir la différence du Nord en l’accentuant. Ce Nord peut aussi être direction : orienté de manière à lui donner un sens politique, sexué, déconstruit. Territoire, images, direction, mirage et réel, représentation et cliché : le Nord, pan entier de l’imaginaire occidental, est tout à la fois pluriculturel, multidisciplinaire, universel, multiple, particulier et simplifié. La couleur blanche est son sémaphore : elle ne masque que par illusion la complexité de son histoire et de sa construction.