Les travailleurs indépendants (souvent appelés à tort travailleurs autonomes) ont vu leurs effectifs augmenter considérablement depuis le milieu des années 1970. En 2003, le Québec en comptait 288 500, répartis dans des secteurs aussi variés que l’agriculture, le commerce, les soins de santé, le transport, la construction, la vente et les services personnels, les loisirs, les communications, les arts et les services aux entreprises.

Certains les voient comme des entrepreneurs prospères et autonomes qui pourvoient eux-mêmes à leurs besoins de protection, alors que d’autres les perçoivent comme des salariés déguisés, qui assument les risques de leur travail sans pour autant bénéficier de l’autonomie que devrait en théorie comporter leur statut ; la réalité est pourtant beaucoup plus complexe. L’auteure analyse la diversité de leurs situations autour de cinq profils, qui se distinguent par des degrés très variables d’autonomie au travail, de rémunération et de protection contre les risques sociaux et professionnels.

Cette analyse permet d’éclairer non seulement les réalités des travailleurs indépendants mais celles d’un nombre grandissant de travailleurs salariés qui partagent certains de leurs attributs comme l’autonomie, la perte d’efficacité des régulations collectives ou l’injonction faite à l’individu de gérer sa carrière, son « employabilité », sa retraite.

La thèse dont est en grande partie tiré cet ouvrage a obtenu le prix de la meilleure thèse soumise en 2004 au répertoire de l’Institut de recherche en économie contemporaine (IREC).