Penser le rapport contemporain des jeunes face au monde urbain c'est, à l'image de l'épreuve d'artiste, penser l'expérience de la création. La matière à traitement changera pour trouver à nouveau une autre « forme tendue », « une espèce de noyau de violence ». Dans les formes que prend l'expérience créatrice des jeunes, il y a la violence des refus et les risques du hasard. Refus du passé pour retrouver la vie, et risques de la chute ou du rêve dans ce qui veut exister. Mais l'épreuve extrême souvent ordalique des jeunes ne s'avère-t-elle pas celle de la rencontre avec leur imaginaire de la vie urbaine ?

Les auteurs de cet ouvrage étudient la place de l'urbain à travers différentes expériences créatrices de jeunes à partir de la matière que leur présente la ville post-industrielle. Si l'image du refus s'impose, les jeunes ne façonnent-ils pas une esthétique dont l'actualité se vit dans l'instant des multiples lieux de communication. Interactions complexes qui construisent la personne dans la cité-monde, la mise en communication aux autres engage aussi le corps. Les musiques, les couleurs et les sensations se reconnaissent et les lieux de rencontre deviennent des manifestations politiques.