Avec le déploiement des Forces armées canadiennes dans les opérations de l’OTAN en Afghanistan, le ministère de la Défense nationale a mis en place une politique de communication dont le pilier principal était le programme d’intégration des médias à Kaboul et à Kandahar. Sous la supervision de la Direction générale des affaires publiques (DGAP) situé à Ottawa et des officiers d’affaires publiques déployés sur le terrain opérationnel, le programme d’intégration des médias avait pour but de communiquer sur l’effort de guerre de la mission canadienne. Durant plus d’une décennie, des centaines de journalistes intégrés (dits embedded) canadiens et internationaux ont été accrédités pour couvrir les opérations menées contre les combattants talibans.

Cet ouvrage repose sur une analyse fouillée des relations entre l’armée canadienne et les médias intégrés en Afghanistan à travers deux interrogations principales : Quels sont les déterminants de la couverture médiatique de cette guerre ? Quelles sont les conditions d’exercice du reportage de guerre ? L’auteur examine les paramètres du dispositif d’intégration et de l’accès des médias aux opérations et révèle les interactions complexes entre les acteurs sur le terrain. La communication de guerre se déploie à travers des objectifs, des politiques et des pratiques et par le biais d’une négociation qui sous-tend des rapports de force coopératifs ou conflictuels entre militaires et journalistes.

L’ouvrage exploite un large corpus d’entrevues semi-dirigées avec des journalistes intégrés, des officiers d’affaires publiques et des commandants et mobilise un vaste corpus de documents primaires et secondaires. L’originalité de cette contribution est d’être, d’une part, une analyse documentée sur les relations armée-médias et les ressorts de la production de l’information en temps de guerre, et d’autre part, de constituer une histoire de la couverture médiatique avec une trame narrative qui en resitue les événements majeurs dans leur propre contexte avec précision.