La plupart des études sur la compréhension et la production de la langue écrite s’appuient sur des interventions axées sur des unités microstructurales comme la connaissance des lettres, la conscience phonologique et la correspondance graphophonémique (décodage). Mais comment la maîtrise de ces connaissances pourrait-elle générer, à elle seule, la compréhension des textes ? De plus, il a été démontré que nombre d’enfants en difficulté au regard de la langue écrite maîtrisent très bien ces éléments de microstructure sans toutefois comprendre ce qu’ils lisent ou sans pouvoir rédiger des textes cohérents. Il convient donc de se tourner vers d’autres fondements au cœur de la compréhension et de la production des textes écrits.

En mettant en relief le rôle de la conversation dans l’émergence de la littératie et le développement précoce du langage, en soulignant l’importance des discussions et l’exploitation de la littérature jeunesse et en s’intéressant à l’aspect culturel et à l’entrée formelle dans l’écrit d’un système d’écriture alphabétique comme celui de la langue française, les auteurs montrent comment le dialogue, centré sur les réflexions et les propos de l’enfant dans divers contextes, permet de construire le sens littéraire par un raisonnement et une langue qui se complexifient progressivement.